La chanson d’Arbonne de Guy Gavriel Kay

Au rythme des pages, je me suis évadée, dans un autre lieu, dans un autre temps. J’ai entendu les poèmes des ménestrels, les chants des troubadours. J’ai senti la chaleur de l’Arbonne, l’odeur des agrumes, le parfum de la Provence. J’ai suivi les sentiers que pages après pages Guy Gavriel Kay m’a conté, et je me suis laissée transporter par cette douce mélodie de La Chanson d’Arbonne

la chanson d'arbonne

Il y a en Arbonne les règles de l’amour courtois qui régissent un royaume désormais gouverné par une femme. On y célèbre leur beauté et l’amour qu’on leur porte. Et ces chants nourrissent l’admiration, l’espoir, mais aussi la haine lorsque Bertran de Talair décria son amour pour Aélis de Barbentain, mariée au duc Urté de Miraval. Quelques vers d’un poème qui célébrèrent un amour passionné. Alors, 23 ans après la mort de la jeune femme, alors que ces vers restent dans l’esprit de chacun, il ne reste que ces souvenirs, et une haine pour lier les deux hommes les plus puissants du royaume.

Il y a à l’inverse au Gorhaut une rudesse dont s’enorgueillissent ces hommes du Nord. Eux qui vénèrent le Dieu Corannos. Eux dont les femmes n’ont que peu de place dans la cour du roi Adémar. Et parmi ces hommes, Galbert de Garsenc le conseiller du roi, primat de Corannos, ne peut que haïr ces terres du Sud où l’on y vénère la Déesse Rian comme l’égale de son Dieu. Alors, après avoir signé le traité du pont Iersen et achevé la guerre qu’ils menaient contre Valensa leurs yeux se tournent vers l’Arbonne pour y conquérir les terres perdues au Nord.

Mais c’est le chemin de Blaise du Gorhaut que nous suivons. Alors qu’il est embauché en tant que corans auprès du duc Mallin de Baude, c’est avec une certaine fierté pleine de mépris qu’il se confronte aux traditions arbonnaises. Mais peu à peu, son regard change alors qu’il rencontre le duc Bertran de Talair, ménestrel et noble,  à la fois poète et conseiller de la Cour de la duchesse Cygne de Barbentain.

« Jusqu’à ce que meure le soleil et que tombent les lunes, l;Arbonne et le Gorhaut ne vivront pas en harmonie côte à côte »

C’est avec une écriture pleine de douceur que Guy Gavriel Kay nous entraine au coeur de la chanson d’Arbonne. Il nous amène petit à petit à découvrir son monde, un pays régit par des règles qui lui sont propres. Et comme dans nombre de ses romans, la poésie y prend une place à part, telle une mélodie qui nous imprègne au fils des pages.

Comme chaque fois, je me suis évadée dans cet autre monde que GGK nous dépeins, je me suis attachée à ses personnages, pour leur courage, leurs forces mais aussi leurs faiblesses. Chacun avec son caractère et son histoire qui fait d’eux des êtres à part et qui nous fait nous sentir plus proche d’eux. En tentant d’échapper au manichéisme Guy Gavriel Kay leur offre toute leur humanité.

Grande figure de la fantasy historique, GGK à cette fois ci repris à son compte l’Histoire de la Provence dans l’écriture de son roman. Il réinvente la vie de personnage historiques tels que Bertran de Born (Bertran de Talair), Lady Lucianna (Ariane de Carenzu) ou encore Jaffre Rudel (Rudel Correze). Et avec eux, l’auteur nous livre sa version de ce que fut le conflit qui opposa la pays d’Oc au Royaume de France. Pour autant, comparé à d’autres romans du même auteur, j’ai trouvé l’inspiration historique moins prégnante.

Comme toujours, les romans de Guy Gavriel Kay m’ont permis de me plonger au plus profond de mon coeur. Sensible, tendre, émouvant, il offre une myriade de sentiments. Et c’est donc avec passion que j’ai ressenti le rythme, la puissance des mots qui nous transpercent, nous enveloppent d’une douceur qui est unique à chacun de ses romans. C’est une traversée dans un autre monde, un voyage au fond de notre esprit. Et comme à chaque fois, Guy Gavriel Kay nous offre tout son talent pour nous dévoiler toute sa magie.

LineTje

Du même auteur :

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Les Chevaux Célestes

Les lions d’Al Rassan

La mosaïque de Sarance

La Tapisserie de Fionavar

Ysabel

Le Dernier Rayon du Soleil

Tigane

Cet article est publié dans le cadre du Challenge Guy Gavriel Kay proposé par Merkillia :

Fiche technique :La Chanson d’Arbonne de Guy Gavriel Kay, Ed. L’atalante, Coll. Bibliothèque de l’évasion, 1992, ISBN 2-84172-059-4 , 539 pages, prix 22.71€

5 réflexions sur “La chanson d’Arbonne de Guy Gavriel Kay

    • Ouiiiiiiiiii !!!!!! Super !!!!! Je suis très contente, merci de ce petit passage éclair pour me prévenir. Et aussi merci d’avoir organisé cette interview ! En tout ça m’aura permis de découvrir ton blog 🙂

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