Games of Thrones – L’intégrale 4 du trône de Fer de G.R.R. Martin

Ils sont nombreux les rois à être morts. Il y a à Westeros, le sentiment d’un achèvement. Une guerre qui s’apprête à en finir si ce n’est ces quelques rébellions qui demeurent. Avec la mort des rois, les Lannister ne semblent plus menacés et Cersei exalte de sa puissance, mais « si le pouvoir rend fou, le pouvoir absolue rend absolument fou… » et Cersei a acquis un immense pouvoir. Et pourtant sa victoire est amère… elle est désormais bien seule, cette reine ambitieuse.

Dans ce nouvel intégral de la célébrissime saga du Trone de Fer, Georges Martin a fait le choix littéraire de se concentrer sur le sud. Ainsi, Daenerys, Jon Sonw, Stannis ou encore Tyrion sont absents de cet intégral. Quant à Arya ou Sansa, seuls quelques chapitres leurs sont consacrés. Ce découpage m’a chagriné quelque peu puisque j’aurais aimé continuer à suivre ces personnages, mais ce sera pour le prochain intégral…

C’est donc au sud, entre Port Réal et Haujardin en passant par les îles de fer que se concentre la majeure partie de la narration. Nous rencontrons et suivons de nouveaux personnages tels que les aspics des sables, les Tyrell ou les seigneurs fers nés. De même Brienne de Torth devient un personnage à part entière. A la demande de Jaime, la jeune pucelle a été chargée de retrouver Sansa et de la remettre à sa famille afin d’honorer son serment.

Il y a à travers ces pages comme un temps gris qui s’est abattu sur Westeros, à l’image de l’automne qui annonce un hiver long et rude. Nous suivons les personnages dans leur ambiance morose. Un sentiment de gâchis et de désespoir, comme le poids de ce tout qu’il faudra reconstruire. C’est Brienne qui à mon sens représente le mieux cet état des choses. Cette quête désespérée qu’elle continue à mener malgré la mort de ceux à qui elle avait prêter serment. Mais malgré tout, de nouveaux jeux de pouvoir se mettent en branle. C’est du Sud que viennent ces nouvelles influences. Les Tyrell qui tentent de garder la main mise sur le trône de fer, et les Martell décidés à se venger de la mort du prince Oberyn, tué lors d’un duel judiciaire par la Montagne. Il y a pour chacun d’eux des faits et des non dits, des préparatifs et des positionnements. G.R.R. Martin excelle dans sa façon de nous montrer que le vent souffle sans jamais nous dire ni quand ni comment s’abattra la tempête. Alors nous surveillons, nous lisons pages après pages dans l’attente que l’intrigue se révèle.

A noter que le rôle de Petyr Baelish est devenu prépondérant entre le troisième et le quatrième intégral. Petit à petit on a découvert son influence, et sa façon d’exceller dans les jeux de pouvoir. Et là ou l’on en aurait accusé d’autres, on se rend compte qu’il était le conspirateur, celui qui depuis le début se joue de chacun, s’en amuse et fait de Westeros son terrain de jeu. L’homme en retrait, celui que l’on prenait pour un personnage de second ordre montre peu à peu celui qu’il est réellement, celui qui, peut être, à le mieux compris les règles du jeux des trônes.

Et alors que nous attendons de savoir qui remportera cette immense partie, cet intégral fait la transition entre ce qui fut et ce qui sera, puisque si de nouvelles intrigues et de nouveaux personnages se placent dans cet immense échiquier, je dois avouer qu’au final, il ne se passe pas grand chose. Sans s’ennuyer, on découvre des personnages, évolue avec eux mais sans atteindre l’apogée des précédents livres… si ce n’est une fin qui nous laisse augurer une suite détonante, à l’image de ce que sait faire Georges R.R. Martin.

Lintje