Fraternity T.2 : Grosse déception !

Suite et fin de ce diptyque qui m’avait interpellé lors de la sortie du premier tome (voir Fraternity T.1). Et bien mon impression générale est beaucoup moins enthousiaste. La lecture de ce deuxième tome m’a quelques peu ennuyé. Il en ressort une grande déception compte tenu des antécédents artistiques des auteurs.  Dommage !

Les hommes de la colonie ont capturé la bête. Reste à savoir ce qu’il faut faire d’elle. Pour certains la réponse est claire : il faut tuer cette créature démoniaque venu de l’enfer pour punir les infidèles. Pour d’autres, au regard plus scientifiques, il faut l’étudier et comprendre le pourquoi du comment de son existence. Toutes ces indécisions vont encore un peu plus dissoudre la fragile entente des utopistes de New Fraternity. L’intolérance et le racisme refait surface dans les rangs des colons et la loi du plus fort reprend le dessus, petit à petit. Voilà ce que devient le rêve de Robert McCorman, lui-même affaibli et terrassé par une maladie inconnue. Et dans tout ça Emile, le petit gars de la forêt, se prend d’affection pour la créature et décide de la délivrer. A partir de là tout va très vite : Josiah, un personnage pourtant sympathique, devient dingue et tue plusieurs personnages. Il cherche ensuite à attraper Emile car il est le seul (depuis la mort de McCorman ) à savoir où sont cachées les armes. S’en suit un duel entre les deux prétendants de la seule héroïne de l’histoire. Pendant ce temps les autres colons mettent le feu à l’église où s’est réfugiée la bête ainsi que les « nègres » tant détestés par  la colonie. Tout le monde s’en sort sauf un personnage (quoi que…) et voilà la belle utopie qui part en fumée (c’est le cas de le dire !).

Extrait p.3

Voilà donc un deuxième tome qui n’apporte rien de nouveau et c’est bien dommage pour un diptyque. La quatrième de couverture pose la question : « Quel est le lien entre cette créature et Emile ? » et bien après lecture… on ne sait pas ! Beaucoup trop d’interrogations restent sans réponse et laisse une amère frustration. Des personnages que l’on croyait important apparaissent à peine dans ce second opus. Bref, le scénario de Diaz Canales est trop évasif et ne colle pas avec l’ambiance magnifiquement peint par Munuera. Vraiment une grande déception pour cette histoire qui aurait pu être beaucoup plus développée. Le diptyque n’était peut-être pas la meilleure solution, un ou deux tomes de plus n’aurait sans doute pas été superflu.

Extrait p.33

Pour se consoler, on peut se dire que maintenant cette série terminée, Diaz Canales va se pencher sur le tome 5 de Blacksad (je rappelle que le tome 4 avait mis 4 ans à sortir !). On se console comme on peut.

Fiche Technique : Fraternity T.2 ; Scénariste : Juan Diaz Canales ; Dessinateur : Jose Luis Munuera ; Ed. Dargaud ; ISBN : 9782205067644 ; Prix : 13€95.

Ludo